13 novembre 2025

LA COP 30 AU BRÉSIL

QUE PEUT-ON ATTENDRE DE LA COP 30 ? La COP 30 (conférence annuelle des « parties » à la Convention-cadre de l’ONU sur les changements climatiques) se réunit du 10 au 21 novembre à Belém, capitale du Pará, un des États les plus pauvres du Brésil.

10 ans après l’accord de Paris, censé permettre de limiter le réchauffement climatique à 1,5°, les constats sont amers. En ouverture de la COP, Antonio Guterres, Secrétaire Général de l’ONU, a reconnu que l’objectif ne serait pas tenu. La trajectoire envisagée serait désormais de rester en dessous de +2°. C’est loin d’être gagné ! Le niveau des gaz à effet de serre, dont les émissions ont encore augmenté de 2,3 % en 2024, n’a jamais été aussi élevé. Malgré les dénis d’un Trump considérant que c’est de la foutaise, les conséquences catastrophiques du dérèglement climatique sont pourtant là : cyclone dévastateur en Jamaïque, moussons de plus en plus violentes, inondations en Asie du sud est – Vietnam, Philippines, Indonésie –, sécheresse inédite en Iran…

Ça n’empêche pas le « monde des affaires » de continuer à « faire des affaires » ni les lobbies capitalistes d’être à la manœuvre dans les couloirs de la COP ! Déjà surabondante, les pays producteurs de pétrole ont augmenté leur production. Total relance son méga projet d’extraction de gaz au Mozambique sans compter ses projets pétroliers en Ouganda et Tanzanie. Entre 2021 et 2024, les banques françaises ont investi deux fois plus d’argent dans les énergies fossiles (20 milliards en 2024) que dans les énergies renouvelables. Sous pression des milieux économiques, l’union Européenne revoit ses ambitions « vertes » à la baisse. Le Brésil de Lula lui-même, tout en accueillant la COP et en lançant un fonds mondial pour la conservation des forêts tropicales, multiplie les licences d’extraction pétrolières !

L’heure n’est plus à négocier la préservation des acquis des puissances dominantes, mais à agir d’urgence pour sauvegarder les conditions d’une vie digne sur la planète. La mobilisation citoyenne à l’échelle internationale reste indispensable pour faire pression sur les États. Les initiatives d’une société civile qui prend ses affaires en main sans attendre y concourent aussi : agroforesterie en Amazonie, production citoyenne d’énergie renouvelable chez nous (les « centrales villageoises »), actions de reforestation des associations de femmes de Goma au Congo...et bien d’autres expériences encore.

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